Définition : la monnaie Fiduciaire

Monnaie FiduciaireUne monnaie fiduciaire est une monnaie dont la valeur repose uniquement sur la confiance que lui accordent les agents économiques. Ainsi, la valeur d’une pièce n’a aucun lien avec la valeur du métal qui la constitue. De même, la valeur d’un billet ne correspond pas à une contrepartie en métal physique qu’une banque garantirait. L’Euro et le Dollars sont ainsi des monnaies fiduciaires, comme la majorité des monnaies des pays d’aujourd’hui.

Monnaies fiduciaires : une histoire de croyance

La confiance : base de la Monnaie FIduciaireTout est donc une histoire de croyance ! Une pièce de 1 Euro ne tient pas sa valeur du métal qu’elle contient mais simplement du fait que tous les agents économiques de la zone Euro l’acceptent pour l’échanger contre un bien ou un service du même prix !

Pas de contreparties en or sur les pièces ou billets

Lorsqu’une monnaie n’est pas fiduciaire, on dit qu’elle est assise sur un bien dont la valeur ne fait aucun doute pour les agents économiques. L’or a ainsi souvent joué ce rôle : lorsque la monnaie n’était pas directement constitué d’un métal de valeur, elle était convertible à tout moment en ce métal précieux. A l’origine, un billet de banque était ainsi une reconnaissance de dette de la banque qui s’engageait à l’échanger à tout moment contre une certaine quantité d’or. De quoi donner confiance dans la valeur du billet.

Lorsque la monnaie n’est pas assise sur un métal, elle est assise sur la pure confiance que les agents économiques peuvent avoir dans l’organisme qui émet les pièces et billets. On peut aussi remarquer qu’une monnaie ne peut être que partiellement fiduciaire, comme par exemple des pièces qui contiendraient 50% de leur valeur faciale en or ou des billets couverts en or à 75% (nous ne sommes pas loin de l’esprit des tirages Or et Argent des pièces de la monnaie de Paris) !

Bretton Woods : début de l’âge d’or des monnaies fiduciaires

Les monnaies fiduciaires ont toujours existé, à différent degrés. Mais aujourd’hui les monnaies fiduciaires sont généralisées et semble avoir définitivement vaincues les monnaies métalliques ! La date marquante a été la conférence de Bretton Woods en 1944.

1944 : Bretton Woods : un nouveau système monaitaire centré sur le dollar

La délégation américaine pour la conférence de Bretton-Woods, en 1944

L'étalon Or servait de référence aux monnaies

Jusqu’en 1914, l’étalon-or sur lequel reposaient une majorité des monnaies mondiales avait permis de développer le commerce international dans un climat de confiance. La première guerre mondiale puis la crise de 1929 ont mis à mal la capacité des États à maintenir des réserves d’or nécessaires à la création de monnaie. Cela était particulièrement vrai pour les Etats à la balance commerciale fortement déficitaire, comme les Etats-Unis : les exportations faisaient partir la monnaie, donc l’or, à l’étranger.

La conférence de Bretton Woods de 1944 voit donc se mettre en place un système économique mondial où le dollar prend une dimension international. Le dollar reste la seule monnaie convertible en Or, toutes les autres monnaies devient fiduciaire mais convertible en dollar. Les autres États placent donc des dollars en contrepartie de l’émission de monnaie. Le dollar remplace ainsi l’or.

Une pièce de 20 dollars avec Nixon sur l'aversEn 1971, Nixon suspend l’inter-convertibilité du dollar avec l’or, notamment pour financer la  guerre du Vietnam. Le système monétaire international devient donc largement fiduciaire.

Faut-il avoir confiance dans les monnaies fiduciaire ?

Ce qui est certain, c’est que la valeur d’une monnaie est totalement liée à la confiance que les acteurs économiques ont en elle. Alors que vaut une monnaie papier ? Voltaire avait son idée : « une monnaie papier, basée sur la seule confiance dans le gouvernement qui l’imprime, finit toujours par retourner à sa valeur intrinsèque, c’est à dire zéro.

Faut-il avoir confiance dans une monnaie fiduciaire?

A l’heure où la création de liquidité tourne à plein dans les différentes banques centrales, on peut se demander jusqu’où la confiance va perdurer dans les organismes émetteurs de monnaies fiduciaires. Après Voltaire, il convient donc de citer Corneille : « Le trop de confiance attire le danger» et Proust : « Ne donnez pas votre confiance, prêtez-la. »

Pour finir sur un bon mot : « Ne mettez pas votre confiance dans l’argent, mais mettez votre argent en confiance. »!